Épisode 7

Bonus

& fin !

La mémoration serait incomplète si elle ne déroulait le générique des rôles mineurs, comme dans ces films de séries B où le réalisateur, bâclant la fin de l’histoire parce que résigné à ne pouvoir imposer aux producteurs le coût exorbitant de bobines de pellicule surérogatoires, doit se contenter de la facile succession des photographies, accompagnées de leurs légendes, chargées de nous laisser imaginer les vies futures, et aussitôt oubliées, des faire-valoir de la tête d’affiche. Plus quelques scènes coupées au montage.

Jérôme Delclos


Donald David DeFreeze, alias « Cin » ou « Cinque » ou « Field Marshal Cinque Mtume », organisateur du rapt de Patty Hearst et leader tyrannique et hystérique du groupe. En guise d’entrainement militaire, il faisait sauter et courir les femmes du groupe, le plus souvent nues ou au moins seins nus, dont Patty Hearst, en leur « bottant le cul ».

Une scène non montée parce que trop longue : l’assaut final donné par les forces de l’ordre sur la maison où s’était retranché l’ALS. Le FBI estime que 9000 projectiles furent tirés par la police, et 4000 par les assiégés. D’un côté comme de l’autre, il n’y eut de façon miraculeuse aucun blessé ni tué. Au terme de l’assaut, la maison était réduite à l’état d’allumettes.

Les produits dérivés : badges à l’effigie de Patty ou portant l’emblème du cobra de l’ALS, livres, films documentaires ou de fictions, teeshirts, posters, pochettes de disques, mugs, œuvres d’art, etc., envahirent le marché de la consommation made in USA. Il s’en vend encore. Le badge ci-contre a circulé lors de la campagne des présidentielles Carter vs Ford. Élu, Carter prononça la commutation de peine de Patricia Campbell Hearst.

« Prophet Jones ». Sans doute l’un des acteurs les plus pittoresques de la scène révolutionnaire californienne des seventies. L’ALS fit sa connaissance un peu par hasard à l’époque Patty. Le « prophète », qui voyait clair dans l’avenir troublé de l’ALS, s’abstint prudemment de trop se salir les mains, se contentant de leur louer une planque pour 70 $ par mois non loin du ghetto noir de Watts.

Wendy Yoshimura, membre de l’ALS nippo-américaine. Dans les braquages, elle servait de chauffeur au groupe chauffeur tout comme Patty, et sa peine fut également commuée par le Président Carter. C’est aujourd’hui une artiste peintre californienne reconnue.

Régis Debray, french marxist philosopher of the french seventies, with the famous moustaches. Pro-cubain, il écrivit un texte, publié dans l’Examiner, pour reprocher à l’ALS d’utiliser le prénom de Tania Burke, la compagne du Che, comme nom de guerre pour Patty. L’ALS ne daigna pas répondre au frenchie.

Mélanie Griffiths dans le film de John Waters Cecil B. Demented. Elle y incarne une actrice célèbre, enlevée par un groupe de révolutionnaires, qui adopte leur cause et commet avec eux des attentats et des braquages. Patricia Hearst, en léger surpoids, y joue le rôle de la mère de l’un des membres. Le leader agité du groupe pourrait être inspiré de Donald DeFreeze.

John Waters, l’exubérant réalisateur dont Divine est l’actrice transgenre fétiche, dans une version originelle abandonnée de Le Père Noël est une ordure. Patricia Hearst fait partie du casting d’une dizaine de ses films.

Gordon Young est toujours un journaliste d’investigation coriace. On aimerait savoir s’il a fait le deuil de son « béguin présexuel » pour Emily Harris, alias « Yolanda ». Il en sait un rayon sur l’ALS et l’affaire Patty Hearst.

Mme Myrna Lee Opsahl, 42 ans, mère de 4 enfants, était venue ce lundi matin déposer le produit de la quête de l’Eglise adventiste du septième jour de Carmichael. Son mari, chirurgien, avait été appelé d’urgence pour une opération et sur la table il avait trouvé sa femme, morte » (Patty Hearst, Mon voyage en enfer).

Patricia Campbell Hearst et son époux Bernard Shaw, son ancien garde du corps de l’époque de sa période de probation. Moustaches et blondeur sont éternelles. Ils ont fêté en 2019 leurs 40 ans de mariage.

Lydia Hearst-Shaw, la fille de Bernard et Patricia : mannequin, actrice hollywoodienne et héritière Hearst. Elle fait régulièrement la couverture de Vogue, Harper’s Bazaar, Elle, etc. Elle a soutenu activement la candidature d’Hilary Clinton en 2016, et elle ne serait pas contre un engagement en politique. Elle rédige une chronique bimensuelle « Society » dans le New York Post magazine, a organisé une collecte de fonds pour le Darfour. Elle a démenti une rumeur lui prêtant une liaison avec le Prince William, fils de Charles et de Lady Diana. Selon Wikipédia, « Sa valeur nette est estimée à 100 millions de dollars ».